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Techniques d’élevage Améliorer la longévité des vaches pour une meilleure rentabilité

Aujourd'hui en troisième position, les problèmes d'aplombs sont en forte hausse parmi les causes de réforme.

La longévité des vaches laitières est en baisse, ce qui limite la rentabilité des élevages. Pour étudier le sujet et tenter d'y remédier, FranceAgriMer finance un projet piloté par l'Idele. Le but : identifier les dynamiques de gestion des cheptels et fournir des outils aux éleveurs pour améliorer la situation.

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Arrêtons de gaspiller les vaches. C’est ainsi que pourrait être résumé le projet FranceAgriMer Alonge, piloté par l’Idele. À l’origine de ce projet, il y a les chiffres de la démographie bovine dans les trois races laitières principales. Les vaches ont généralement une période de vie productive de trois ans et demi. Avec un premier vêlage à deux ans et demi, cela signifie que la vache est abattue en moyenne à 5,8 ans. Cet âge moyen a sensiblement baissé au cours des 10 dernières années.

Travailler sur deux plans

Cet âge d’abattage signifie que la vache est réformée au moment où elle arrive à l’âge adulte, qui est pourtant la période pendant laquelle elle est la plus productive. « Il y a une forme de « prime à la jeunesse » parce qu’une vache jeune a une meilleure génétique, commente Julien Jurquet, responsable de projets à l’Idele. Mais cela représente tout de même un rapport défavorable entre la période de vie improductive de la vache et la période où elle est productive. C’est un gaspillage d’animaux ». C’est pour améliorer cette situation que le projet Alonge a été initié.

La longévité des animaux se gère sur deux plans. À l’échelle de l’individu : la décision de réformer ou non un animal. À l’échelle du troupeau : l’équilibre des flux entre les animaux entrant dans le troupeau et les animaux sortant. S’il y a une augmentation du renouvellement et que les effectifs du troupeau sont stables, alors la longévité moyenne des vaches qui le composent baisse.

Créer des outils d’audit et d’aide à la décision

Le projet Alonge a plusieurs objectifs : créer des indicateurs et un observatoire de la longévité, créer une méthode de diagnostic pour les élevages ainsi qu’un outil d’aide au pilotage. Et enfin, sensibiliser et former les éleveurs à leur utilisation.

La première étape consiste à lister les causes de réforme. Pour ce faire une série d’enquêtes est en cours de réalisation. La première d’entre elles, dont les résultats ont été présentés par Julien Jurquet le 30 novembre dernier, concerne une centaine d’élevages de Normandie, dont 44 en race prim’holstein, 22 en race normande et 34 avec des cheptels mixtes.

Cette enquête concerne les animaux sortis des cheptels entre janvier 2022 et mars 2023. Les élevages concernés sont qualifiés par Julien Jurquet de « relativement classiques » : 80 vaches environ et un IVV de 414 jours et un niveau d’étable de 7 800 kg. En moyenne, les vaches sont réformées après 3,1 lactations et 26 400 litres de lait produit. Des chiffres conformes aux moyennes nationales. « Si on résume, les vaches passent environ la moitié de leur vie à être élevées comme génisses et l’autre moitié à être des vaches laitières productrices », commente Julien Jurquet.

Les problèmes d’aplombs en forte hausse

Concernant les réformes, les deux causes principales sont, sans surprise, l’infertilité (23 %) et les mammites (17 %). Mais une troisième cause est actuellement en forte hausse : les problèmes d’aplombs et de boiteries. Vient enfin la production laitière insuffisante.

De manière relativement logique, les problèmes de mammites deviennent plus souvent une cause de réforme à mesure que l’âge de la vache augmente, alors que les réformes pour infertilité concernent surtout les vaches des premiers rangs de lactation.

Le projet Alonge, qui doit être mené à bien sur trois ans et demi, prendra fin en 2026. En 2024, les prochaines étapes vont permettre de décrire la démographie des troupeaux et d’en comprendre les causes et les conséquences. Ces informations serviront à construire, dans un second temps, les méthodes et les outils d’accompagnement qui représentent la finalité de ce travail.

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